Quand on a été choisi comme futur chien d'assistance, trois étapes s'imposent. La première, dure 16 mois (c'est de celle-ci dont je vais vous parler dans ce chapitre). Elle consiste à vivre dans une famille d'accueil qui va nous socialiser et nous apprendre une trentaine de commandes avec l'aide d'un éducateur, sur les 50 que l'on doit savoir au bout de 2 ans d'éducation.
La deuxième, c'est le passage à la grande école, ça dure 6 mois, on est perfectionné par des éducateurs, en apprenant 20 commandes supplémentaires plus spécifiques au handicap et l'on doit s'habituer à marcher à coté d'un fauteuil roulant, sans tirer, sans se faire marcher sur les pattes ou à coté d'une personne en cannes ou en déambulateur, sans la faire tomber.
La troisième, c'est l'étape décisive de notre avenir, c'est la rencontre avec la personne qui nous a tant attendu, avec qui nous allons passé le reste de notre vie. Elle se passe lors d'un stage de 15 jours ou plusieurs personnes handicapées rencontrent leur futur compagnon à 4 pattes. Il y a toujours plus de chiens que de stagiaires pour qu'ils puissent avoir le choix, c'est alors que nous devons mettre en valeur toutes nos qualités, afin d'être choisi...
J'ai commencé mon apprentissage, à 9 semaines, chez Mr et Mme T..., des personnes formidables qui ont su mener à bien leur mission, oui ! eux aussi ils avaient une mission ! car s'attacher et aimer une petite boule de poils qui fait craquer et le remettre 16 mois après, il faut être persévérant, courageux et surtout croire à ce que l'on fait...
Ils habitaient à Mereuil dans les Hautes-Alpes et j'étais d'autant plus heureux puisque c'était en pleine campagne. J'étais entouré d'enfants, d'un chaton appelé "Pelote" avec qui je partageais de grands moments de jeux et même quelques fois ma gamelle !!
"Jeu de chien & chat", Miro & Pelote, voilà pourquoi j'adore les chats !
Vous ne trouvez pas que je suis cool, je partage même mes croquettes ?!
Il y avait aussi "Tara" que je considérais comme ma mère, elle était toujours à mes côtés,
elle surveillait tous mes faits et gestes et suivait de près mon apprentissage, mais il y avait surtout beaucoup de complicité et de tendresse...
J'adore l'eau, mais vous avez vu comme je suis sage ?!
Cette position m'a poursuivie, c'est toujours ma préférée !
Ce n'était pas le tout, il fallait quand même un peu travailler pour atteindre l'objectif que ma famille s'était fixé. Nous prenions donc, tous les 15 jours, la voiture et faisions des kilomètres pour rejoindre le groupe dont nous faisions parti. Là, un éducateur apprenait à ma famille et à celles de mes copains, les différentes commandes que nous devions assimiler et le comportement qu'elles devaient avoir pour nous socialiser et faire de nous des "toutous" bien éduqués.
Ces moments étaient pour moi très enrichissants et joyeux, je jouais avec mes copains qui avaient le même âge que moi et ce que nous apprenions se faisait toujours dans le plaisir, toutes les commandes étaient apprises avec des croquettes, des caresses et des félicitations.
Quand nous rentrions à la maison, il fallait entretenir ce que nous avions appris en cours. Ma famille me faisait donc travailler régulièrement toujours avec beaucoup de plaisir et sous l'oeil attentif de "Pelote" et de "Tara".
Le "dehors - attends", même avec "Pelote" qui me distrait je reste dehors !!
Mais au bout d'un moment, je suis quand même tenté !!
Le "voiture", à deux c'est super ! Mais elle tient quand même beaucoup de place !
Il y avait aussi les moments photos souvenirs ou je posais sagement sur ma chaise longue et les moments promenades et détentes ou je profitais de la nature, mais toujours sans oublier l'objectif fixé : "devenir chien d'Assistance", toutes les occasions étaient bonnes pour me faire réviser, apporter des objets, m'habituer aux animaux, revenir vers mon maitre, ne pas manger des cochonneries, ne pas tirer sur la laisse... Rien n'était laissé au hasard.
"Vous avez vu comme je suis beau ?! Je posais déjà comme une vedette !!
Mes moments préférés, les balades dans la nature...
Les mois passaient, je grandissais et j'évoluais avec les bons soins de ma famille, je connaissais de plus en plus de commandes ; ouvrir un placard, ramasser des objets, aboyer seulement quand on me le demandait, rester à ma place... mon comportement aussi changait, je m'assagissais et j'étais cappable de m'adapter à plein de situations comme promener dans la foule et le bruit, prendre les transports en commun, rester sage au restaurant... Je sentais que la première étape de ma vie allait bientôt se terminer...
En Octobre 1997, le téléphone a sonné, le moment tant redouté était arrivé. C'était la directrice du centre "handi'chiens" de Lyon qui disait à ma famille que j'étais prêt pour passer la deuxième étape et qu'il fallait m'accompagner à la grande école. Ce moment à été très difficile pour ma famille et pour moi. C'était, certes, une satisfaction d'avoir réussi leur mission, mais, mélangée à une grande tristesse de me laisser, sans trop savoir ce que j'allais devenir. Pour moi, c'était encore l'épreuve d'une séparation d'avec ceux que j'aimais...
Quand on a été choisi comme futur chien d'assistance, trois étapes s'imposent. 
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